Ma petite mamie d'amour. Aujourd'hui est le jour le plus triste que j'ai connu à ce jour. Je t'espérais immortelle…J'y croyais dans mon cœur de petite fille. Dommage que tu n'aies pas inventé cet élixir avec papi du temps de votre pharmacie. Grâce à toi, mon enfance, mon adolescence et ma vie jusqu'à ce jour ont été remplies de ton amour, de ta bienveillance, de tes appels téléphoniques. Car oui, tu n'oubliais jamais de prendre de nos nouvelles. Ton portable étant, nous le savons tous, ton meilleur ami pour rester en lien avec tes proches. Et tu le faisais à merveille. Tes appels me manquent déjà, mamie. J'ai tellement de souvenirs avec toi qu'il est difficile d'en sélectionner, car ils sont tous merveilleux. Tu m'as beaucoup appris. Chaque année, j'ai mon rituel. Venir l'été chez toi et papi, profiter de vous deux, rire ensemble lors de l'apéro, te regarder t'endormir dans le canapé et y manger tes chocolats, te voir faire le cachalot dans la piscine pendant que papi en brosse le fond avec son masque et son tuba. Tu as toujours eu ce don de flotter à la surface, ce qui nous a toujours fait beaucoup rire avec mon frère et mes cousines. Petit, nous te crions : «coule mamie, coule! « Alors, tu essayais pour nous faire rire d'aller au fond de l'eau, mais tu remontais toujours à la surface pour nos plus grands fous rires. « Mon ventre est trop gros, tu nous disais »Sacrée mamie…Cela ne t'empêchait pas de pêcher des orties de mer à merveille. Et j'aimais ces moments complices auprès de toi, nous deux, parées de nos fourchettes de cuisine à l'assaut de la jetée du port. Bon, j'aimais moins les piqûres qui allaient de pair, mais je m'en contentais et j'adorais ensuite fabriquer nos bons beignets d'orties avec toi que nous mangions à l'apéro. Nous en donnions quelques-uns à Denise et Guy par la terrasse. Tu étais comme un poisson dans l'eau. Et d'ailleurs, quand tu te baignais, on ne t'entendait jamais te plaindre de ta légendaire phrase : « Je suis foutue, mettez-moi à la poubelle! ». Ou pire : « Célia, tue-moi! »
Oui, mamie avait de l'humour…
« J'ai pas mal dans l'eau! »que tu disais, en barbotant dans la piscine avec ta frite jaune ou bleue.
Pas étonnant que tu aies voulu acheter cette maison au bord de mer vu ta passion pour l'eau…Et d'ailleurs, tu m'as bien transmis ton virus. Et comme toi, maintenant, j'ai moi aussi ma belle maison vue sur l'eau. Je regretterai toujours que tu ne puisses pas l'avoir vue de tes propres yeux…
Mamie, tu avais des talents de cuisinière, même si tu disais que non et que tu étais toujours en panique au moment de recevoir du monde avec ta phrase fétiche : « Mais qu'est-ce qu'on va leur faire manger à ces petits cocos? »
Qui a une grand-mère qui fait manger des cailles? Des plateaux d'oursins? Des poissons du pêcheur du port? Une mamie qui te donne le goût des abats dès le plus jeune âge. Grâce à toi, je suis fière de dire qu'à 10 ans, j'aimais les pieds paquets et sucer les carcasses de toutes sortes. En fait, je t'imitais manger tous ces trucs bizarres, car de mes yeux d'enfant, j'avais la meilleure des mamies. Bon, parfois, je pense t'avoir épuisée également, car à force de m'apprendre à pêcher, je te ramenais parfois quatre poulpes par jour et tu me disais : «Encore un? Tu vas nous vider le port! »Tu en avais surtout marre de descendre au congélateur du train, petite flemmarde.
« Je tire ma flemme » que tu disais ou « je suis atteinte d’une flemmite aiguë! »
Et mon carrelet que je t'avais commandé à Noël, tu t'en souviens? Tu n'en pouvais plus de mes poissons à friture. Je passais mes journées et mes soirées à t'en ramener.
Et puis Guillaume est arrivé dans la famille. J'ai mis la pêche de côté, car ce n'était pas trop son truc de nous voir toutes les deux aimer vider les poissons. Désormais, nous venions à deux chez vous et je ne te remercierai jamais assez de tout l'amour que tu lui as donné. Sache que pour lui, tu es aussi un peu sa mamie chérie. Cet été, je ne fêterai pas mon anniversaire comme chaque été auprès de toi, de papi et de mes amis qui venaient passer quelques jours à la mer avec nous et qui me parlent souvent de ces moments comme étant des instants inoubliables dans leur cœur. Ils t'aimaient tous énormément et pleurent ton départ!
Je console mon petit cœur en me disant que tu auras connu mon fils Basile avant que tu nous quittes. Je sais que sa naissance était une grande joie pour toi. Et ce Noël 2024, te voir tenir mon fils dans tes bras restera un de mes plus beaux derniers souvenirs avec toi ma petite mamie d'amour.
Tu étais notre idole, une sacrée vedette!
Repose en paix dans ton petit coin de paradis et sache que je t'aimerai toute ma vie.